Sans traces Apparentes ; Élisa Tixen

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Sans traces Apparentes

Élisa Tixen

Éditions de la Rémanence

Roman

310 pages

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« Après la mort de son compagnon, Charlie se réfugie chez sa grand-mère, au cœur de la forêt landaise. Alors qu’elle espérait retrouver la paix, elle découvre dans la vie de ses ancêtres une série de morts tragiques qui font écho à sa propre histoire. Coïncidences ou malédiction ?
Charlie refuse de laisser de vieux secrets de famille peser sur son avenir. Elle remonte le temps, à la recherche de la vérité, entraînant le lecteur dans une enquête « psycho-généalogique » aux nombreux rebondissements. »

Mon avis

Avant toute chose je tiens à remercier Élisa et les éditions de la Rémanence pour l’envoi de ce roman. 

C‘est la première fois que ceci m’arrive : mettre trois mois pour lire un SP. J’ai honte, vraiment honte ! Ces derniers mois étant quand même catastrophiques niveau lecture (non, je ne me cherche pas d’excuse – bon, un peu) ! Revenons-en à ce livre,  puisque enfin, je me suis lancée!

Après la mort de son compagnon, et un exil au bout du monde, Charlie revient s’installer chez sa grand-mère Simone dans la forêt landaise. C’est à son retour qu’elle fera la rencontre de Lucas, lui aussi « pensionnaire » ; ils se rendront vite compte, tous deux, qu’ils ont certains points communs : des blessures au cœur.
Alors qu’ils s’adaptent l’un à l’autre, ensemble, ils font la découverte d’un coffret où à l’intérieur se cachent des papiers jaunis par le temps, et quelques photos. Ce coffret sera l’élément déclencheur. L’élément qui lancera l’enquête sur les ancêtres de Charlie, sur son histoire personnelle, et évidemment sur ses proches. La question de coïncidence ou malédiction dans la quatrième est parfaite. Et, c’est en lisant ce roman que vous y trouverez la réponse – quoi que ;) 

« Sais-tu qui je suis? 
Le Rayon de Lune. 
Et sais-tu pourquoi je viens de là-haut? 
Sous les arbres noirs la nuit était brune ;
Tu pouvais te perdre et glisser dans l’eau,
[…] Je veux te montrer la route opportune ; 
Et voilà pourquoi je viens de là-haut. »
Guy de Maupassant, Des vers.
p256

Je ne vais pas le cacher, j’avais quelques appréhensions quant à ce texte. Les histoires de famille et la généalogie, ce ne sont généralement pas trop mon fort (en littérature) ou disons que ça me saoule vite… d’autant plus que les premières pages m’ont irrité ; c’est vrai que j’ai eu du mal à comprendre le sentiment de Charlie vis-à-vis de Lucas. Elle & moi, n’avons pas le même caractère – c’est certain, et sa presque jalousie (inutile et puérile) me dérangeait. Sans oublier les descriptions…  vous le savez, je ne suis pas adepte des longues descriptions, c’en est même un sujet de débat avec mes amies – quand un auteur (Balzac pour ne pas le citer, ou même Hugo (mais moindre)) met 18 pages pour me dire qu’une porte est bleue… je n’ai envie que d’une chose, reposer le livre. Toutes mes confuses, je suis une lectrice impatiente, sachez-le. Premier chapitre compliqué, donc…  Mais, et parce que ne vous arrêtez pas  ici – surtout pas, ce roman a été une très, très, jolie surprise ! Je l’ai lu en deux jours tant il m’a plu ! Tous les personnages ont un rôle bien défini, et sont tous très travaillés. Dès les premières pages j’ai aimé Lucas – vraiment aimé (je l’aurais bien pris dans mes bras pour l’apaiser) ! Sans oublier le rythme, qui est très efficace, lui aussi. Je voulais en savoir plus, toujours plus! Nous passons de l’enquête, aux sentiments humains, ayant l’impression d’avoir un cocktail de deux genres littéraires ; ce côté roman contemporain basé sur le sentiment, et ce côté thriller sous fond de généalogie. Sans oublier, cette petite note de fantastique qui rajoute au texte un certain charme. Vous l’aurez compris, c’est intéressant et j’ai beaucoup aimé. J’étais presque un peu triste de les quitter. 

 « La vie est un voyageur qui laisse traîner son manteau derrière lui pour effacer ses traces. »
Louis Aragon. 
p.5

Je ne peux pas conclure sans aborder la manière d’écrire de l’auteur, qui est très fluide, et plaira au plus grand nombre – j’en suis certaine. On sent que c’est un livre très travaillé ; dans ses personnages, dans son histoire, dans ses descriptions, et ça fonctionne! Bien sûr, certaines petites choses sont prévisibles comme la Romance, mais je pense que pour Élisa Tixen, créer cette surprise là n’était pas son but – et parole d’une lectrice romantique (je crois), ce n’est pas dérangeant qu’on le devine dès les premières pages, puisque de toute manière, nous voulons qu’ils finissent ensemble !! 

Il fait partie de ces livres où : moins j’en dirais, mieux ce sera. Alors n’hésitez pas, et laissez-vous tenter par cette histoire.
Vous y passerez un joli moment. 

★★★★

24 réflexions sur “Sans traces Apparentes ; Élisa Tixen

  1. flyingelectra dit :

    Et il est plein de citations de poètes et de romanciers de surcroît ? Tout pour te plaire ! Bon, moi aussi j’ai des SP à lire mais en ce moment, j’ai du mal à garder un livre en main plus de dix minutes. J’ai bien rigolé avec tes dix-huit pages pour dire qu’une porte est bleue ! Tu m’as rappelé mes années à la fac où je devais lire E.M Forster et ses très très longues descriptions me faisaient aussi parfois le même effet mais au final, que de talent (Une chambre avec vue, Maurice, Howards End,etc.)

    Je m’égare, je suis ravie qu’au final, malgré un début quelque peu effrayant, ce soit un coup de coeur !

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  2. Elisa dit :

    Je connais bien ton oeil avisé de lectrice et j’avoue, j’avais le trac de ce que tu écrirais. Bravo pour la pertinence de ton analyse quant à mes intentions d’auteur et je suis ravie d’avoir réussi à t’embarquer dans l’histoire. Merci pour cette belle chronique :)

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  3. Eden ( l'âme des mots) dit :

    Tu me fais vraiment envie, car j’aime beaucoup les histoires de généalogie. C’est sans doute la raison de mon amour pour l’Histoire tout court. Et puis, ces citations… <3
    Quant aux descriptions, je suis partagée. J'aime quand elles sont picturales et apportent quelque chose. Je suis fan de celles de Balzac, longues certes, mais je les trouve géniales. Certaines m'ont marquée comme le portrait du Colonel Chabert. Je suis moins fan de Maupassant, où il y a moins de force. Je lis ''Une vie'' et pour le moment, ses descriptions pastorales m'ennuient un peu, même si on y retrouve des influences impressionnistes.
    Bref, et puis la couverture de ce roman est magnifique, alors je le rajoute à ma WL !

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